Les maladies du bois en viticulture constituent l’un des enjeux majeurs pour la pérennité des vignobles. Insidieuses et souvent détectées trop tard, elles peuvent entraîner des pertes importantes en termes de rendement et de qualité, tout en compromettant la longévité des ceps. Dans cet article, nous vous proposons de mieux comprendre ces maladies, leurs causes et, surtout, les solutions pour les prévenir ou limiter leurs impacts.
Qu’est-ce qu’une maladie du bois ?
Les maladies du bois désignent un ensemble de pathologies qui affectent les parties ligneuses de la vigne, à savoir le tronc, les bras et les rameaux. Elles sont causées principalement par des champignons pathogènes qui s’introduisent dans les tissus de la vigne et provoquent leur dégradation progressive.
Les principales maladies du bois incluent :
•Les Escas : une des plus connues, elle entraîne un dépérissement rapide des ceps et se manifeste par des symptômes foliaires spécifiques.
•L’eutypiose : caractérisée par un rabougrissement des rameaux et une réduction du rendement.
•Le black dead arm (BDA) : une maladie plus discrète mais tout aussi dévastatrice, provoquant un dessèchement des bras.
Ces maladies ont pour point commun de compromettre la vascularisation de la plante, ce qui empêche l’eau et les nutriments de circuler correctement.
Les causes et facteurs aggravants
Les champignons responsables des maladies du bois pénètrent généralement dans la vigne par des plaies de taille. Plusieurs facteurs peuvent favoriser leur développement :
1.Les conditions climatiques : des hivers doux et des printemps humides favorisent la prolifération des spores.
2.Les pratiques culturales : des tailles mutilantes ou un matériel de coupe mal affilé.
3.La pression de la productivité : parfois le manque de main d’oeuvre qualifiée et de temps ne permettent pas de disposer des compétences nécessaires pour réaliser des tailles de qualité, d’où l’importance de se former et de recourir le plus possible aux mêmes tailleurs, qui vont connaitre de mieux en mieux les parcelles sur lesquelles ils travaillent.
4.La taille de formation des jeunes vignes: Il est essentiel de privilégier des systèmes de taille respectueux des flux de sève et minimisant les mutilations. Dès le départ, il convient de définir le système de taille adapté aux objectifs de production, afin d’éviter des modifications ultérieures pouvant entraîner des plaies importantes. Ces plaies, souvent causées par des ajustements tardifs, fragilisent les ceps et augmentent le risque de maladies du bois.
Comment reconnaître les symptômes ?
Les symptômes varient selon la maladie, mais plusieurs signes doivent alerter :
•Des feuilles tachetées ou présentant des nécroses.
•l’apparition de champignons sur la souche (carpophores)
•Un dessèchement des grappes avant maturité.
•Des ceps affaiblis ou présentant des zones de bois noirci ou nécrosé.
•Un dépérissement partiel ou total de certains bras.
Les solutions : prévention et lutte
1. Limiter la propagation
Si les maladies sont déjà présentes, certaines solutions permettent de limiter leur propagation :
•Éliminer les ceps morts ou trop atteints en les arrachant pour éviter qu’ils ne contaminent les ceps voisins.
•Retirer les bois de taille infectés pour détruire les spores (les détruire ou les brûler)
•Envisager un curetage : cette technique consiste à retirer le bois nécrosé pour tenter de sauver le cep.
•Envisager un surgreffage : pour les ceps dont le porte-greffe ne présente pas de nécrose.
2. Investir dans la recherche et l’innovation
La recherche agronomique propose régulièrement des innovations pour lutter contre ces maladies. Parmi elles :
•Les traitements biologiques, à base de micro-organismes bénéfiques qui luttent contre les champignons pathogènes. trichoderma (champignon antagoniste)
•Les systèmes de tailles respectueux des courants de sève
Conclusion : agir avant qu’il ne soit trop tard
Les maladies du bois constituent un défi complexe, mais pas insurmontable. En adoptant des pratiques culturales adaptées, en restant vigilant aux symptômes et en misant sur la prévention, les viticulteurs peuvent réduire significativement les pertes liées à ces pathologies. Chez ALTER EGO, nous proposons des formations spécialisées en viticulture , comme par exemple la formation « protection du vignoble » pour accompagner les professionnels dans la gestion de ces enjeux. Pour en savoir plus sur nos formations, contactez-nous dès aujourd’hui !
D’autres ressources externes: maladies du bois